jeudi 10 mai 2007

Les chantiers navals victimes de l'effet Nokia

Helsinki, 10 avril

La Finlande a le vague à l’âme. Ce pays qui a misé dans les années 1990 sur les nouvelles technologies pour remplacer les industries qu'elle croyait condamnées, manque aujourd'hui de bras qualifiés pour faire face au boom de la construction navale dopée par la vogue des bateaux de croisière.
Car le marché des paquebots en Europe est juteux et la Finlande se place à la deuxième place derrière l’Italie. Les chantiers navals finlandais Aker Yards Finland s'est engagé à livrer 22 paquebots et ferries d'ici 2011. Et pour honorer leur plan de charge, ils devront recruter 8.000 personnes d'ici 2010.
La croissance du marché de la croisière, de 8% à 9% par an depuis 2004 est si forte à l'heure actuelle que les chantiers navals finlandais ne peuvent pas se permettre de perdre leur position.
Et l'annonce de la commande d'un second paquebot de la classe Genesis, les plus gros au monde, par l'armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL), a encore accentué la pression. Car si les candidats à l'emploi ne manquent pas dans un pays qui affiche plus de 7% de chômage, leur qualification ne correspond pas aux postes proposés par les chantiers.
Cette inadéquation est due au fait que les technologies de l'information ont attiré les jeunes par centaines. Les métiers de la métallurgie étaient considérés comme pénibles et ingrats. Ainsi dès le début des années 1990, Nokia, aujourd'hui numéro un mondial des téléphones portables, ainsi qu'une myriade de start-up gravitant autour de lui, attirent des milliers de jeunes.
Les écoles n'ont pas eu la bonne stratégie, orientant les étudiants vers ces nouveaux secteurs d'activité au détriment de l'industrie.
Pour parer au plus pressé, Aker a lancé une campagne nationale de recrutement.
La solution pourrait passer, à court terme, par les travailleurs étrangers.

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