Devils hole, 20 mai
Ils nagent dans une mare verdâtre infestée d'insectes et perdue au milieu du désert du Nevada, mais leur survie constitue une affaire d'Etat : les petits poissons "Cyprinodon diabolis" ne sont plus que 38 et résument l'enjeu des espèces menacées.
Les autorités américaines ont installé un impressionnant dispositif de grillages, de barbelés et de détecteurs de mouvement afin de protéger des intrus ces animaux qui ne vivent qu'au lieu-dit "Devils Hole", un affleurement de la nappe phréatique aux confins de la Vallée de la Mort (ouest des Etats-Unis).
Connue aujourd'hui comme l'un des endroits les plus chauds et arides du monde (50°C en été), cette région à 400 km au nord-est de Los Angeles était couverte de lacs et de ruisseaux il y a quelque 10.000 ans. Puis l'eau s'est retirée, et les poissons se sont retrouvés pris au piège de la mare, dont la température se maintient à 34°C toute l'année. Mais c'est une zone très petite, à l'intérieur d'une grotte, avec très peu d'énergie et de ressources.
Le "Cyprinodon diabolis", dont les individus ne vivent qu'un an, a réussi à se perpétuer à travers les millénaires, isolé des autres écosystèmes et, validant une fois de plus la théorie darwinienne, ce poisson de seulement 2,7 cm de long a développé des caractéristiques génétiques uniques.
Mais ce triomphe de la vie sur les éléments hostiles a failli être anéanti à plusieurs reprises, notamment dans les années 1960 et 1970 lorsque le niveau de la nappe phréatique, pompée par des agriculteurs, a commencé à baisser.
L'affaire est remontée jusqu'à la Cour suprême des Etats-Unis, qui a donné raison aux défenseurs du poisson en 1976. Toute la zone a été transformée en sanctuaire, mais il était peut-être trop tard: depuis le début des années 1990, la population, autrefois de 500 poissons, décroît à nouveau.
Le "Cyprinodon diabolis" reste l'un des poissons les plus surveillés au monde. L'eau de Devils Hole est bardée de capteurs pour déterminer son niveau, sa composition chimique et la production d'algues, la principale nourriture du poisson. Deux fois par an, des hommes-grenouilles descendent dans la mare, dont la profondeur dépasse 150 m, afin de compter les individus.
Cette débauche de moyens pour un animal dont la disparition ne changerait sans doute pas la face du monde pourrait laisser perplexe, mais ce poisson est ici depuis environ 60.000 ans.
Ils nagent dans une mare verdâtre infestée d'insectes et perdue au milieu du désert du Nevada, mais leur survie constitue une affaire d'Etat : les petits poissons "Cyprinodon diabolis" ne sont plus que 38 et résument l'enjeu des espèces menacées.
Les autorités américaines ont installé un impressionnant dispositif de grillages, de barbelés et de détecteurs de mouvement afin de protéger des intrus ces animaux qui ne vivent qu'au lieu-dit "Devils Hole", un affleurement de la nappe phréatique aux confins de la Vallée de la Mort (ouest des Etats-Unis).
Connue aujourd'hui comme l'un des endroits les plus chauds et arides du monde (50°C en été), cette région à 400 km au nord-est de Los Angeles était couverte de lacs et de ruisseaux il y a quelque 10.000 ans. Puis l'eau s'est retirée, et les poissons se sont retrouvés pris au piège de la mare, dont la température se maintient à 34°C toute l'année. Mais c'est une zone très petite, à l'intérieur d'une grotte, avec très peu d'énergie et de ressources.
Le "Cyprinodon diabolis", dont les individus ne vivent qu'un an, a réussi à se perpétuer à travers les millénaires, isolé des autres écosystèmes et, validant une fois de plus la théorie darwinienne, ce poisson de seulement 2,7 cm de long a développé des caractéristiques génétiques uniques.
Mais ce triomphe de la vie sur les éléments hostiles a failli être anéanti à plusieurs reprises, notamment dans les années 1960 et 1970 lorsque le niveau de la nappe phréatique, pompée par des agriculteurs, a commencé à baisser.
L'affaire est remontée jusqu'à la Cour suprême des Etats-Unis, qui a donné raison aux défenseurs du poisson en 1976. Toute la zone a été transformée en sanctuaire, mais il était peut-être trop tard: depuis le début des années 1990, la population, autrefois de 500 poissons, décroît à nouveau.
Le "Cyprinodon diabolis" reste l'un des poissons les plus surveillés au monde. L'eau de Devils Hole est bardée de capteurs pour déterminer son niveau, sa composition chimique et la production d'algues, la principale nourriture du poisson. Deux fois par an, des hommes-grenouilles descendent dans la mare, dont la profondeur dépasse 150 m, afin de compter les individus.
Cette débauche de moyens pour un animal dont la disparition ne changerait sans doute pas la face du monde pourrait laisser perplexe, mais ce poisson est ici depuis environ 60.000 ans.
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