Caen, 6 février
La Belgique remporte les deux premiers prix du 18e Concours international des plaidoiries pour les droits de l'homme. Dix avocats venus de France, Pologne, Côte d'Ivoire, Cameroun, Belgique et Togo se sont affrontés au Mémorial de Caen.
Maitre Alexis Deswaef, du barreau de Bruxelles, s'est vu décerner le premier prix pour un plaidoyer émouvant contre les centres fermés réservés aux sans-papiers en Belgique.
Pour dénoncer cette "honte de notre démocratie", l'avocat a décrit le cheminement d'une mère congolaise et de sa fille Tumba, installées en Belgique depuis 2002, expulsées le 22 septembre 2006 vers Kinshasa, cinq jours avant une audience de la dernière chance. Me Deswaef, jeune père de cinq enfants, a stigmatisé le "pouvoir discrétionnaire exclusif du ministère belge de l'Intérieur" s'en prenant vigoureusement à l'"immigration choisie", un "pillage de matière grise" selon lui. Sa plaidoirie intitulée "Peut-on enfermer des enfants?", question que lui avait posée Tumba, 6 ans et demi, rappelle qu'à la différence des prisons de droit commun, les centres fermés accueillent également des enfants, une cinquantaine en permanence en Belgique. Tumba y aura séjourné 82 jours.
Le deuxième prix du jury officiel et premier prix du jury public, est revenu à Me Julie Feld, également du barreau de Bruxelles, pour un vibrant hommage aux 5.000 femmes victimes chaque année de "crimes d'honneur" dans le monde. Estimant qu'"aucune évolution ne sera possible sans un changement des mentalités", elle a prôné l'alphabétisation des femmes et leur accès à la connaissance et à l'indépendance économique.
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