vendredi 9 février 2007

Coulisses et non-dits du débarquement de juin 1944

Paris, 9 février

Voilà un livre qui va faire du bruit. Les coulisses et les non-dits du débarquement allié en Normandie du 6 juin 1944 racontés par un historien français. Dans cet ouvrage l’auteur met à mal quelques mythes et légendes de la plus grande opération amphibie de l'histoire.

Dans son "Histoire du débarquement en Normandie", Olivier Wieviorka, qui est professeur d'histoire contemporaine et auteur de plusieurs ouvrages sur la Résistance, aborde des épisodes jusque là inconnus à partir de sources inédites pour l'essentiel, américaines et britanniques. Le lecteur découvre que, durant la bataille de Normandie, des centaines de soldats alliés se mutilèrent, se suicidèrent ou désertèrent et que des milliers d'autres souffrirent de troubles psychiatriques en raison des pertes élevées et de la dureté des combats. Malgré le grand nombre de psychonévroses déjà constatées et soignées lors de la campagne d'Italie, le haut commandement allié, écrit Olivier Wieviorka, "fut étonné et désarçonné par l'ampleur du phénomène". Mais les chefs militaires américains, "au lieu d'attribuer le phénomène à un relâchement de la discipline ou à une honteuse pusillanimité, le prirent au sérieux et le traitèrent comme une maladie".
Ce livre révèle également que le haut commandement anglo-américain a choisi la 2e Division blindée (DB) du général Leclerc pour libérer Paris, non seulement parce qu'elle était disponible mais surtout parce qu'elle était majoritairement composée de troupes blanches, contrairement à la 1ère DFL (Division française libre) de l'Armée d'Afrique composée de soldats des colonies françaises. Dans une note du 28 janvier 1944, le général américain Walter Bedell-Smith écrit crûment: "Il est hautement désirable que la division soit composée de personnels blancs ce qui désignerait le 2e DB, qui avec seulement un quart de personnels indigènes, est la seule division qui pourrait être rendue blanche à 100%".Le général de Gaulle lui-même approuva la position du haut commandement allié: "Nos divisions d'infanterie comprennent de nombreux indigènes et les Anglais feraient opposition à leur présence".

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