mardi 20 mars 2007

Des mines qui entravent l'essor touristique

El Alamein, 20 mars

Refaire d’une zone de guerre un espace de paix, voilà l’objectif du déminage du champ de bataille d'El-Alamein, en Egypte. Sur le théâtre de cette bataille clef lors de la 2e guerre mondiale, un golf s'apprête à voir le jour.
Au début de la construction de ce golf pionnier, une pelleteuse a bien failli sauter sur une mine enfouie à 50 cm de profondeur du sol rocailleux, et l'armée égyptienne, qui avait pourtant déjà nettoyé le terrain, a dû encore intervenir en urgence.
Car près de soixante cinq ans après les combats entre les Alliés dirigés par la Grande-Bretagne et l'Axe mené par l'Allemagne, les mines menacent toujours la
vie des bédouins, entravent l'essor du tourisme et la prospection pétrolière.

Combien sont-elles, ces mines et autres munitions explosives plantées par les belligérants ? Nul ne le sait avec précision, mais l'Egypte avance un chiffre de 20 millions sur une superficie suspecte de près de 3000 Km2 de désert. L'Egypte est l’un des pays le plus touché au monde par ce fléau. Et pour en venir à bout il faudra sans doute l'aide des pays qui en sont la cause et l'ONU.Il n'existe toujours pas aujourd'hui de signalisations des zones parsemées d'engins de mort, et les cartes de l'époque ne servent pas à grand chose, car les mines ont migré sous l'effet de l'érosion et des pluies. Le pire : ce sont les Riegelmines semées par Rommel en fuyant vers la Libye après la perçée cruciale des lignes de l'Afrika Korps, en octobre 1942, par la VIIIe armée britannique du général Montgomery.

Et la liste n'est pas close des victimes de ces mines antipersonnel ou anti véhicules qui depuis 1945 ont tué 700 personnes, militaires ou civils, en mutilant plus de 8.000, selon les plus récentes statistiques.

Pour l'exploration et l'exploitation des ressources énergétiques, en plein boom depuis 2000 dans le nord de l'Egypte, seules des bandes d'accès sont déminées par les compagnies étrangères qui ont remporté les concessions. C'est l'armée qui est chargée du déminage pour les projets touristiques qui doivent, selon des investisseurs du Golfe débordants de pétrodollars, transformer en Eldorado cette côte méditerranéenne et l'arrière pays aride.
Objectif des autorités : dépasser Charm el-Cheikh dans le Sinaï. Car même si les groupes européens ont engagé de prudentes prospections, le groupe géant émirati Emaar vient de rafler la mise avec un immense projet balnéaire de 1,74 milliard de dollars pour aménager 7 kms de littoral, à l'est d'El-Alamein.

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