samedi 21 avril 2007

Survol de la banquise en dirigeable

Paris, 21 avril

Survoler la banquise en dirigeable : c’est le projet de l'explorateur français Jean-Louis Etienne qui conduit la première étape de son expédition de survol au printemps 2008.
Arrivée sur place le 13 avril, l’équipe de Jean Louis Etienne de 12 personnes, qui réalise ses premières mesures d'étalonnage a subi au cours des premiers jours les assauts du blizzard et a vu la piste d'atterrissage de la base se fissurer juste après la livraison des quelque 25 tonnes de matériel nécessaire. "Total Pole Airship", qui se déroulera en avril-mai 2008, s'inscrit dans l'Année polaire internationale (API, 2007-2008) et devrait permettre de préciser l'évolution de la banquise arctique, victime du réchauffement climatique. Le coût de l'opération, qui a plusieurs partenaires français et étrangers dont le groupe pétrolier Total, est estimé à 4,5 millions d'euros sur trois ans, en dehors du coût du dirigeable lui-même (environ 3,5 millions de dollars), un appareil AU30 de la compagnie russe RosAeroSystems.
Le dirigeable, qui traversera l'Arctique à une vitesse de 40 à 50 km/h et à une hauteur de 50 m au-dessus de la glace, enregistrera l'épaisseur de la banquise grâce à un instrument, l'EM-Bird ("Oiseau électro magnétique"), capable de calculer la hauteur de la glace à la surface et sous l'eau.
Jean-Louis Etienne affine la précision de cet oiseau électro magnétique, il comparera ses mesures d'un "échantillon de banquise" à celles recueillies en surface par un géomètre, et dans l'eau par des plongeurs. Il a ainsi sélectionné une parcelle de banquise d'une centaine de mètres le long sur 60 de large, traversée par une crête de compression, relief formé par le choc entre deux plaques de banquise, comme des montagnes sur un continent.
Les plongeurs ont effectué leurs premières missions dans une eau à -1.8°C, sidérés par la beauté et la pureté absolue de l'eau, d'une limpidité infinie, et rapportant le sentiment d'un voyage dans le cosmos. Ces observations sous et sur la banquise permettront d'en réaliser une image en 3D. La parcelle sera alors survolée par un hélicoptère transportant l'EM-Bird, dont les mesures seront comparées à celles réalisées sur le terrain. Cet appareil a déjà permis une autre manipulation, a précisé Jean-Louis Etienne : la mesure de l'épaisseur des glaces sur une partie de la distance pôle - côtes du Canada. "Techniquement, cela s'est parfaitement bien passé", a déclaré l'explorateur français. L'épaisseur moyenne mesurée était de 2,3 m et les résultats préliminaires montrent qu'il s'agissait "tout au long d'une glace de deux ans d'âge", selon l'équipe de "Total Pole Airship".


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